La légende entoure l’introduction du golf en Amérique. Certains avancent que ce sport aurait été pratiqué dès 1760 sur les Plaines d’Abraham par des militaires écossais membres des troupes du général Wolfe. Rien n’est cependant moins sûr. Ce qui est incontestable, toutefois, c’est que l’une des premières mentions de la pratique de ce sport en Amérique du Nord remonte à l’automne de 1854 quand un journal de Québec rapporte qu’un jeune marin écossais de passage à Québec, William Doleman, est allé frapper des balles sur les Plaines. Il faudra cependant attendre le 4 novembre 1873 pour que se forme le premier club de golf permanent en terre nord-américaine, soit le Montreal Golf Club.
La fondation du Quebec Golf Club devait suivre de quelques mois. Les avis sont toutefois partagés à ce sujet et il n’existe aucune preuve formelle quant à la date exacte de sa constitution, les archives du club antérieures à 1908 ayant probablement été détruites dans l’incendie, le 8 juin 1929, du premier pavillon du club construit à Boischatel.
James A. Barclay, s’appuyant sur un article du journaliste John L. Foote du Morning Chronicle publié en novembre 1875 dans le périodique anglais The Field, mentionne 1875 comme année de fondation dans Golf in Canada, a history. Par contre, Ralph A. Benoît, greffier du Conseil législatif de la province de Québec et membre actif du club, situe la formation du Quebec Golf Club en mars 1874 dans son historique du club intitulé The historic background of a unique golf course. Jean-Pierre Paré opte également pour 1874 dans sa biographie de James Stevenson publiée dans le Dictionnaire biographique du Canada. La preuve la plus convaincante quant à l’année de fondation du club se trouve sur deux trophées du club, la coupe Memorial et la coupe John Hamilton, mis respectivement à l’enjeu en 1885 et 1899, et sur lesquels l’année 1874 est gravée comme année de fondation.
Quoi qu’il en soit, un fait demeure : le Quebec Golf Club est le deuxième plus vieux club en Amérique du Nord. Les banquiers, dont le statut social est à l’époque considérable, jouent un rôle de premier plan dans la fondation du club. Les cofondateurs, Charles Farquharson Smith, originaire de l’Aberdeenshire, et James Stevenson, natif de Leith, sont tous deux banquiers, le premier à la British North America Bank, le second à la Quebec Bank. Il en est de même de six autres des premiers membres. Stevenson et Smith, probablement à l’occasion de réunions de la St Andrews Society, poussent plusieurs de leurs concitoyens d’ascendance écossaise ou britannique à s’intéresser à la formation du club.
Dès 1875, le club compte 20 membres, dont la majorité sont d’influents hommes d’affaires liés au domaine bancaire, au commerce maritime et à l’industrie forestière. On n’y retrouve cependant aucun francophone. Il faudra attendre presque la deuxième moitié du XXe siècle pour que les Canadiens français s’intéressent véritablement à la pratique de ce sport. Dans ce contexte, l’influence du milieu anglophone perdurera. Soulignons, à titre d’exemple, que les procès-verbaux du club seront rédigés en langue anglaise jusqu’au début des années 1970.
Selon Ralph A. Benoît, le club n’a, au moment de sa fondation, ni président, ni conseil d’administration. Le capitaine, suivant la tradition britannique du temps, en a la direction et assume presque toutes les responsabilités. Il est vrai que le rôle de capitaine est, à cette époque, très prestigieux et que cette fonction est fort recherchée. Outre le capitaine, Charles Farquharson Smith, le club compte un secrétaire-trésorier, l’imprimeur William P. Sloane, et quatre directeurs de comités, soit le caissier James Stevenson, Herbert M. Price, gérant de la Merchant’s Bank, Peter Macnaugton, associé à la A. Gilmour & Co, entreprise spécialisée dans le commerce du bois, et le marchand H. Stanley Smith. Cette structure aurait subsisté jusqu’en 1904, moment où le poste de président est créé. Le colonel Herbert McGreevy serait, selon Benoît, le dernier capitaine à avoir agi suivant la tradition britannique.
Le club n’aurait donc pas eu de président jusqu’à 1904, si on se fie à Ralph A. Benoît. Cette thèse semble accréditée par J. M. LeMoine dans Picturesque Quebec : a sequel to Quebec Past and Present, ouvrage publié en 1882. LeMoine, alors président de la Société littéraire et historique de Québec, ne mentionne pas James Stevenson comme président du club, mais comme membre du comité de direction. Il souligne, toutefois, la fonction exercée par Farquharson Smith, soit celle de capitaine. Or, comment expliquer que LeMoine ne fasse pas mention de Stevenson comme président du club lorsque l’on sait que ce dernier fut également président de la Société littéraire et historique de Québec de 1876 à 1878 ? Les deux hommes devaient certes bien se connaître.
Cette version de l’organisation administrative du club ne correspond toutefois pas à celle avancée dans la brochure publiée à l’occasion du centenaire du club. On y indique que James Stevenson en aurait été le premier président, de 1874 à 1879. En outre, le nom du colonel McGreevy ne figure pas dans la liste des capitaines mais plutôt dans celle des présidents. Selon ce document, il aurait assumé la présidence du club en 1904.
Dès la fondation du club, la pratique du golf n’est pas des plus accessibles et l’admission comme membre relève du privilège. La cotisation annuelle est fixée à 2 $ et elle demeurera la même jusqu’au début du XXe siècle. La décision de la direction du club, en 1899, d’augmenter la cotisation à 4 $ soulève l’indignation et menace même sa survie. Le club ne dispose pas d’un pavillon qui lui soit propre. On préfère louer un petit bâtiment de deux étages, propriété de deux membres, que le club reloue durant la période hivernale.
Au printemps de 1895, les membres du club décident, après que les autorités fédérales eurent enfin accepté de leur louer à long terme les Cove Fields, de demander la reconnaissance légale du club en vertu des dispositions applicables aux clubs récréatifs prévues à l’article 5487 des Statuts de la province de Québec de 1888. Celles-ci stipulent que dix personnes ou plus qui désirent se former en association, dans un but de récréation, peuvent être constituées en corporation après, notamment, avoir obtenu l’assentiment et l’autorisation du conseil municipal de leur localité, avoir signé une déclaration en double mentionnant le nom de leur association, l’objet pour lequel ils désirent être reconnus légalement et l’endroit où cette association aura sa place d’affaires.
Le 13 mars 1895, 17 membres du club signent une requête aux fins de constituer une association connue sous le nom de Quebec Golf Club en vue de pratiquer le jeu de golf en la ville de Québec. Le conseil municipal, à une réunion spéciale tenue le 22 mars, acquiesce à cette demande et le Secrétaire de la province confirme, le 30 mars, la constitution en société du club. Se doutait-on alors que l’on allait assurer de cette manière la pérennité d’un club, aujourd’hui plus que centenaire ?
Éléments à souligner, les deux premiers signataires de la requête sont John Hamilton et H. C. Sheppard qui indiquent, après leur nom, la fonction que chacun d’eux occupe au sein du club, soit celles de capitaine et de secrétaire-trésorier, alors que la résolution du conseil municipal de la ville de Québec fait état de la demande du « Capitaine ». Ce fait semble donc accréditer, une fois de plus, l’affirmation de Ralph A. Benoît à l’effet que le club n’avait pas de président au moment de sa fondation. Pourquoi, en effet, John Hamilton n’aurait-il pas indiqué sa double fonction de président et de capitaine alors que le major Sheppard souligne, pour sa part, ses fonctions de secrétaire et de trésorier ?
Il est aussi intéressant de noter que le Quebec Golf Club participe à la fondation, au milieu des années 1890, de la Royal Canadian Golf Association. John Hamilton en devient le président en 1897. Enfin, en 1920, le club accepte l’invitation qui lui est faite de devenir membre de l’Association de golf de la province de Québec.
Le transfert à Boischatel / 1925-1999
La décision de la Quebec Power de mettre fin à son entente avec le Quebec Golf Club impose une condition : le club doit être dans l’avenir propriétaire de son parcours. Les recherches débutent. Les regards se portent tout naturellement de l’autre côté de la rivière Montmorency. On peut y voir, à moins d’un kilomètre, de beaux et vastes terrains. Ceux-ci sont toutefois peu boisés, mais l’emplacement plaît. La réalisation du projet dépend cependant de la capacité financière du club.
En vertu de sa structure légale, le club n’a pas le pouvoir juridique de garantir ses emprunts par voie d’hypothèque, ni le pouvoir d’émettre des obligations à titre de garantie de paiement. Il lui faudrait être constitué en corporation. Un projet de loi privée, la « Loi constituant en corporation The Quebec Golf Club » est déposé à l’Assemblée législative de la province de Québec. Lawrence Arthur Cannon, député de Québec-Centre, en est le parrain. La loi est sanctionnée le 29 décembre 1922. Le club sera régi par les dispositions de la Loi des compagnies de Québec (1920). Il a dorénavant la capacité légale d’émettre des obligations et d’hypothéquer ses biens. Le club peut donc acquérir les terrains qui lui sont nécessaires pour y construire un golf.
Une question additionnelle se pose : les champs qu’on convoite à Boischatel sont-ils propices à la construction d’un golf ? On fait appel à Charles Murray pour inspecter les terrains sur lesquels on veut s’établir. Murray se dit incapable de répondre à cette demande et suggère de faire appel à W. Park, et de lui confier, peut-être, la confection des plans du nouveau parcours.
Willie Park Jr., vainqueur du British Open en 1887 et 1889, est alors reconnu comme l’autorité dans le domaine de l’architecture de clubs de golf. Plusieurs clubs, un peu partout, requièrent ses services quand il visite le Canada entre 1917 et 1923. Au Québec seulement, les Royal Montreal GC, Mount Bruno GC, Whitlock GC, et Beaconsfield GC sont autant de clients de Park. La direction du Quebec Golf Club n’hésite donc pas à l’engager. Les recommandations de Park sont positives. Le 25 septembre 1922, les membres, réunis en assemblée générale spéciale, acceptent que le club procède à l’achat de quelque 325 acres de terre.
Park a-t-il tracé les plans du parcours ? Aucun document ne le confirme. Un fait demeure : il n’a pu compléter l’ensemble des travaux puisqu’il tombe malade, à l’automne de 1923, au moment où il est à New York. Il décide donc, à ce moment, de retourner en Écosse. Son état de santé, loin de s’améliorer, se détériore et il meurt au printemps de 1925. Son oeuvre, s’il a le mérite d’en avoir fait les plans, devait être parachevée par M. Roddick, autre architecte, mais moins bien connu. En effet, L’Événement note dans son édition du lundi, 8 juin 1925, qu’un architecte paysagiste, M. Roddick, spécialiste de la préparation des « golf-links », a été chargé de la réalisation des plans. Et, de souligner le journal : « l’oeuvre de M. Roddick est digne de tous les éloges ». Le Soleil, de son côté, mentionne, dans son édition du même jour, que le président du club, A.-J. Welch, « eut aussi quelques mots de remerciement et de félicitations à l’adresse de l’architecte des terrains M. Roddick ».
L’inauguration officielle a lieu le 6 juin 1925. Les cérémonies se déroulent avec éclat. « Chic événement », sous-titre L’Événement, qui souligne que le « tout-Québec » s’est rendu à Boischatel et que l’on « peut inscrire cet événement parmi les plus chic de l’été ». Les membres du club, peut-on aussi y lire, « (hommes d’affaires, juges, parlementaires, professionnels) en uniformes de « golfers » (complets de couleurs pâles avec culottes bouffantes) » ont « l’air d’écoliers en vacances » lorsqu’ils se joignent, au trou no 1, aux invités d’honneur, le lieutenant-gouverneur, l’Hon. Narcisse Pérodeau, le premier ministre du Québec, l’Hon. L.-A. Taschereau, le maire de Boischatel, Joseph Trudelle, accompagné de tout son conseil.
L’Hon. Pérodeau frappe la première balle, celle qui marque l’ouverture officielle du nouveau parcours du Quebec Golf Club. La cérémonie est particulière. Une cinquantaine de jeunes cadets s’élancent aussitôt que la balle est frappée pour aller la cueillir, puisqu’on avait promis une récompense à celui qui la rapporterait au président. Roland Huot, qui allait devenir le professionnel en titre du club quelques années plus tard, réussit à attraper la balle, la remet à M. Welch et reçoit son cadeau-souvenir.
Les membres ne sont pas peu fiers de leur nouveau parcours. Ils possèdent, enfin, un véritable terrain de championnat d’une longueur de 6 560 verges, soit 3 250 verges pour le premier neuf trous et 3 310 verges pour le deuxième. L’investissement est toutefois majeur. Le coût de construction s’élève à 200 000 $, somme importante pour l’époque. Beaucoup d’améliorations restent à faire. Les tertres de départ, les allées et les verts nécessitent d’être ensemencés de façon constante. Des travaux de drainage doivent être effectués sur plusieurs trous. La délimitation des allées exige un important programme de plantation d’arbres.
À cela s’ajoute la rigueur du climat. L’année 1928 est particulièrement désastreuse. La crue des eaux printanières emporte les deux ponts qui enjambent la rivière Ferrée. Seize des dix-huit verts sont détruits. Le gazon est complètement mort. On mande Harry Simpson, le green expert de l’Association de golf de la province de Québec, en vue d’obtenir l’aide nécessaire. 1929 débute de façon similaire. On fait à nouveau appel à la collaboration de Simpson. Les verts ont subi des dommages sérieux. On sème les trous nos 3 et 6 au complet. On achète des tonnes de fertilisant. Le comité du terrain demande aux membres de jouer avec un tee dans les allées. En 1931, la direction du club procède à l’engagement d’un surintendant, James Saunders, car Simpson n’est plus disponible.
Le travail acharné de Saunders donne de bons résultats. On note une amélioration évidente du terrain. Les membres s’en réjouissent, la direction s’en félicite. La notoriété du club s’établit peu à peu.
La situation financière du club demeure, par contre, incertaine. La crise économique de 1929 frappe durement. Les priorités changent. Le nombre de membres diminue. L’incendie, la même année, du pavillon accentue les difficultés. Il faut procéder à une consolidation de la dette du club. On réunit les membres en assemblée générale spéciale. Le président Léon T. des Rivières formule la proposition d’emprunter une somme de 150 000 $ et d’émettre des obligations portant intérêt au taux de 6 % l’an en garantie d’un tel emprunt. La proposition est adoptée à l’unanimité.
Une fois la question de la dette en voie de solution, on s’attarde à la baisse du nombre de membres. Un comité de recrutement est formé. La façon d’atteindre l’objectif est, toutefois, plus nébuleux. Une idée germe : pourquoi ne pas offrir un sac de golf d’une valeur de 75 $ au membre qui intéressera le plus de personnes à joindre le club ? Une condition est cependant posée : le prix ne sera accordé que si le nombre minimum de 40 adhérents est atteint. L’idée suscite la participation enthousiaste des membres. L’objectif est dépassé. Le club accueille 46 nouveaux membres. En 1934, nouvelle campagne de recrutement. Le chiffre visé est, cette fois, de 60 nouveaux membres, si possible 100. La direction juge opportun, dans les circonstances, de diminuer la cotisation de 25 $ ; elle sera dorénavant de 50 $ par année. On mise sur une augmentation des effectifs et sur une gestion encore plus serrée des finances pour pallier le manque prévisible de revenus.
La Deuxième Guerre mondiale succède à la crise. La situation financière du club se dégrade et ce dernier ne parvient plus à respecter les engagements qu’il a pris dans l’acte fiduciaire de 1931, au moment de la consolidation de sa dette. Les intérêts dus aux détenteurs d’obligations ne sont plus payés. Le club est en défaut. Les porteurs d’obligations se réunissent et décident, au grand soulagement de plusieurs, qu’il n’est pas opportun, pour le moment, de poursuivre le club pour insolvabilité. On exige cependant qu’un des leurs siège au conseil d’administration du club.
Il faut vite trouver de nouvelles avenues susceptibles de régulariser une situation financière aussi précaire. On négocie un plan de coopération avec la direction de la Shawinigan Water and Power Company, société mère de la Quebec Power, propriétaire du Kent Golf Club. La Quebec Power consent, suivant certaines conditions, à interrompre les activités du Kent pendant la durée de la guerre ou pour une période de cinq ans. Le club entérine, le 13 mars 1942, l’entente proposée. Le Kent Golf Club ne devait jamais rouvrir.
La recherche de financement se poursuit sans relâche. On s’adresse au ministère provincial du Tourisme et à la ville de Québec pour obtenir un appui financier ; on fait valoir le potentiel touristique du golf. On songe à présenter une exposition itinérante des trophées du club de manière à intéresser la population à la pratique de ce sport. L’un des membres du conseil d’administration, Ernest Landry, soumet un projet pour le moins original : le Frigidaire Contest. Il s’agit de solliciter, par le biais des membres, le public pour le tirage d’un réfrigérateur. L’idée plaît. La loterie est lancée. Elle rapporte un montant net de 886,08 $. Le secrétaire du club, Ralph A. Benoît, propose la rédaction d’une brochure sur l’histoire du Royal Québec, brochure qui pourrait être distribuée dans les hôtels de Québec. On le mandate pour faire ce travail. La brochure, la première dans l’histoire du club, est publiée en 1943. On cherche aussi à aug-menter le nombre de membres corporatifs.
La gestion financière interne fait également l’objet d’une attention particulière. Toutes les dépenses sont scrutées à la loupe. Le comité du terrain réduit au minimum les coûts reliés à l’entretien du parcours. Ainsi, quand un voisin, Joseph Doyon, fait parvenir au club un compte de 18,75 $ pour la réparation d’une clôture mitoyenne, on demande à Jules Huot de vérifier si le travail a été bien fait, puis on avise monsieur Doyon de ne plus faire de réparations sans en aviser préalablement le club.
On décide de ne plus remettre au gagnant du trophée Duc de Kent la réplique miniature de ce trophée. On ne fait plus graver les noms des vainqueurs des tournois sur les trophées et on abaisse le salaire du professionnel.
La fin de la guerre ranime l’espoir. Les gouvernements mettent fin au rationnement. La prospérité revient. Les demandes d’adhésion affluent. L’optimisme renaît. Le conflit opposant le club à deux porteurs d’obligations est réglé hors cours. Le règlement prévoit la renonciation par tous les porteurs d’obligations des intérêts impayés et la conversion des obligations qu’ils détiennent. Les détenteurs d obligations acceptent l’entente. Les finances du club se redressent rapidement. Le bilan devient positif.
On entreprend aussitôt la rénovation du parcours selon un plan triennal. La surface de l’ensemble des verts est refaite. On sème les allées ; on construit de nouveaux tertres de départ, mais on ne modifie pas l’architecture du parcours. Le seul véritable changement, sur ce point, avait été fait au cours de la saison 1935. En effet, cette année-là, la longueur du dix-huitième trou avait été réduite de 595 à 555 verges. On avait également, la même année, à la suggestion de l’Association de golf de la province de Québec, porté la normale du premier neuf trous à 35, le neuvième trou passant d’une normale de 5 coups à 4.
De 1946 à 1951, le club affecte plus de 100 000 $ à des travaux d’amélioration. Ces dépenses n’entament pourtant pas ses finances. Les états financiers de 1951 démontrent un surplus budgétaire de 35 498,44 $, tandis que l’obligation de 108 000 $, contractée en 1944, n’est plus que de 59 000 $.
L’engouement pour le golf et l’attrait du Royal Québec ont cependant un prix : l’achalandage. Le club atteint sa capacité limite avec près de 600 membres. On songe à établir, à nouveau, une liste d’attente. On procède à l’engagement d’un préposé au départ pour les fins de semaine et les jours fériés. La rumeur veut que le club construise un neuf trous additionnel. Le 31 janvier 1952, Howard Watson, architecte paysagiste et de terrains de golf, offre ses services, soulignant que ce projet a été porté à son attention. Quelques mois plus tard, le conseil d’administration autorise le professionnel du club à consulter un architecte, puis on oublie, pendant un temps, l’idée.
Le projet refait surface en 1958. On obtient un estimé de l’architecte Watson. Le coût de construction s’élèverait à 60 000 $. Le conseil d’administration demande aux actionnaires une autorisation d’emprunt pour réaliser le plan projeté. Ceux-ci acceptent le 22 juillet. Un ingénieur de Boischatel, Éric Gourdeau, propriétaire d’une entreprise spécialisée dans le domaine forestier, prend charge de la construction à la demande du professionnel du club, Rodolphe Huot, et de deux administrateurs, messieurs Fortin et Poulette. Il y installe tentes et cuisine pour loger et nourrir les travailleurs qui demeurent sur place. Les travaux débutent aussitôt. Il faut d’abord procéder au déboisement des lieux. La construction se fait rondement, malgré certains problèmes rencontrés aux trous nos 1 et 5 (12 actuel). Au trou no 1, une présence anormale d’eau suscite des interrogations. On en recherche la provenance. Il s’agit d’une source souterraine. Le trou no 5 est un véritable marécage. Le sol argileux retient les eaux qui coulent de la colline voisinant l’allée. Il faut y installer de multiples drains français. Le 9 juin 1959, la construction est presque terminée. On inaugure officiellement le nouveau parcours le 12 septembre 1959 ; la construction a coûté quelque 128 000 $.
Quatre ans plus tard, on décide de construire un quatrième neuf trous. Watson en est encore l’architecte. On réaménage certains trous. Le trou no 5 devient le 12, le 6 devient le 16 et ainsi de suite. Le parcours est prêt à accueillir les joueurs en mars 1968. Le Royal Québec possède alors deux parcours de 18 trous, l’un, le plus ancien, que l’on nomme Royal, l’autre, Québec. La configuration du parcours Québec ne permet toutefois pas d’y jouer un seul neuf trous, puisque le neuvième trou se retrouve aux confins de la propriété. Aussi, décide-t-on, en 1971, de construire, après le trou no 7 deux trous additionnels, les 8A et 9A, qui ramènent les golfeurs tout près du pavillon du club.
Le conseil d’administration du club conserve, au cours des ans, un même souci : celui d’améliorer le terrain tout en maintenant le club en bonne santé financière. À compter du milieu des années 1980, le club fait des dépenses majeures : plus de 1 600 000 $ sur une période de six ans. On effectue des travaux de drainage ; on installe un système d’irrigation sur l’ensemble du terrain ; on construit de nouveaux tertres de départ ; on refait complètement certains verts ; on bâtit même une usine de pompage pour s’assurer d’un approvisionnement constant d’eau. Les investissements rapportent. Les membres vantent l’excellence des parcours. Les visiteurs se pressent pour jouer au Royal Québec.
Le centenaire du Royal Québec / 1874-1974
1974 marque le centenaire de la fondation du Royal Québec. Cet anniversaire se doit d’être souligné avec éclat. Le conseil d’administration n’entend donc rien ménager pour assurer le succès de cette fête qu’il veut tout de même sobre. Il n’est pas question d’engager des dépenses importantes. « La philosophie des fêtes en sera une pour nos membres » affirme Guillaume Piette, président du club, lorsque Roland Sabourin l’interroge. On prévoit différents événements tout au long de la saison. Parmi les activités prévues pour commémorer le centenaire, figurent notamment la publication d’une histoire du club et la construction d’une fontaine. On forme les comités et on se met au travail. Il ne faut toutefois pas oublier les membres. On organise plusieurs tournois dont un calcutta, le Calcutta du centenaire.
Les festivités débutent en juin avec l’inauguration par le lieutenant-gouverneur, M. Hugues Lapointe, de la fontaine. Celle-ci saura être, souligne-t-on, un monument à la gloire de ceux qui ont bâti le Royal Québec. Suit, en soirée, un banquet au Château Frontenac. La grande salle de bal du château affiche complet. Le ministre des Finances du Québec, Raymond Garneau, de même que le président du club, Guillaume Piette, s’adressent aux invités. La soirée rend hommage aux fondateurs du club et à ceux qui, par la suite, ont su maintenir les standards de distinction et de qualité.
Le 25 juin, Bob Panasiuk, champion du Canada, et Marleine Stewart-Streit arrivent au Royal Québec dans le cadre de la semaine nationale du golf. Le but de leur visite est de déterminer le pointage à battre au cours de la semaine par les amateurs qui participent au concours « J’ai battu le pro ». Le professionnel Raymond Huot et Estelle Boucher jouent en leur compagnie. Bob Panasiuk roule 70 tandis que Marleine Stewart-Streit termine avec 76.
L’esprit des fêtes est vraiment là à compter du 27 juillet, journée du Calcutta du capitaine, qui marque le début d’une semaine consacrée entièrement au golf. Le calcutta remporte un vif succès. Plus de 100 équipes s’inscrivent. On doit jouer sur les deux parcours. Le lundi 29 juillet, il y a un tournoi spécial. On a invité trois membres du conseil d’administration de chacun des autres clubs du district de Québec, les représentants de la presse et les directeurs de l’Association de golf du district de Québec. Une compétition féminine a lieu le lendemain. Il s’agit du tournoi de la capitaine. Le tournoi du centenaire se tient le 1er août et il est suivi le surlendemain des championnats senior et junior. La semaine de golf se termine avec les tournois « Père et Fils » et « Mari et Épouse ».
Les fêtes du centenaire sont un véritable succès. La participation des membres a dépassé les attentes. La décision d’axer les activités sur la complicité des membres plutôt que sur des attractions dispendieuses, telle une démonstration de joueurs professionnels, a été la bonne. La publication d’une histoire du club, la première depuis la brochure de Ralph Benoît publiée en 1943, ravive le sentiment d’appartenance à un club dont le passé allie prestige et grandeur. On remercie Alphonse Proteau et A. E. P. Scott, auxquels se sont joints les abbés Noël Baillargeon et Rémi Giroux, pour la brochure historique, Jean-Paul Fortin, Cyrille Bourdeau, et Jean-Pierre Gignac. À la fin de ces festivités, le président Piette rend un hommage particulier à Gérard Duplain. « C’est définitivement le meilleur capitaine jamais vu dans toute l’histoire du club », affirme-t-il. Et Roland Sabourin note : « Voilà un point où il n’a aucune difficulté à faire l’unanimité. »
Un cas d’exception : le « Royal Montreal Golf Club »
L’élément social du golf a toujours été l’une de ses principales caractéristiques. Cela est également vrai au moment de son introduction en Amérique du Nord. Pratiqué par une élite anglo-saxonne, le golf est un sport de gentlemen. Les règles qui le gouvernent en sont la preuve et l’éthique y occupe une place importante. L’honneur et la camaraderie en sont des qualités de base.
Les golfeurs ne sont pas nombreux à la fin du XIXe siècle et ils viennent, pour la plupart, du même milieu socio-économique. Ce sont des gens d’affaires. Aussi, les rencontres interclubs leur apparaissent-ils, très tôt, comme un moyen exceptionnel d’échanger.
La première compétition interclubs en Amérique oppose, quelques années seulement après leur fondation respective, le Montreal Golf Club et le Quebec Golf Club. Viendront s’ajouter, au cours des ans, de nombreuses autres compétitions, tant contre différents clubs de la région de Québec que de l’extérieur de celle-ci. Ces rencontres, soulignons-le, sont alors fort recherchées et font souvent l’objet de rapports détaillés dans les journaux de l’époque. Parmi les principales compétitions opposant le Quebec Golf Club à des clubs de l’extérieur, notons celles contre les clubs de Grand-Mère et de Laval-sur-le-Lac. On organise même une rencontre avec le Brae Burn Golf Club de Boston. La première compétition entre les deux clubs a lieu en octobre 1920 à Boston. De nos jours, seule la compétition annuelle contre le Royal Montreal Golf Club perpétue, au sein du club, la tradition de ces rencontres interclubs.
Le Royal Québec peut s’enorgueillir d’avoir été le club hôte du premier tournoi interclubs joué en Amérique du Nord. En effet, c’est en mai 1876 que se tient cette compétition après que quatre joueurs du Montreal Golf Club eurent accepté l’invitation qui leur a été faite de se mesurer à des golfeurs de Québec. Les Montréalais, peu habitués à jouer sur un terrain marécageux et accidenté comme celui des Cove Fields, connaissent alors la défaite.
Désireux, sans doute, de sauver leur honneur, ils s’empressent d’inviter leurs opposants à un match revanche qui se tiendra sur le parcours du Fletcher Field le mois de septembre suivant. C’est au tour des représentants du Quebec Golf Club de connaître des difficultés inattendues. Les Québécois sont, cette fois, vaincus. Comme les deux clubs sont à égalité, on décide d’une rencontre décisive qui se déroulera à Montréal le mois suivant. Les représentants du Quebec Golf Club connaîtront à nouveau la défaite.
L’expérience a plu et les joueurs des deux équipes disent souhaiter la poursuite de ces compétitions annuelles. La direction des deux clubs répond positivement à leurs vœux, mais on limite cet échange à deux rencontres annuelles. L’une de celles-ci aura lieu au printemps tandis que l’autre se tiendra à l’automne. Il en sera de même jusqu’en 1914. Après la Première Grande Guerre, une seule rencontre annuelle opposera dorénavant les deux clubs.
Dès les premières années de compétition, les joueurs des deux équipes ne manquent pas de souligner la solennité de l’événement. Il est alors d’usage que les capitaines des deux clubs frappent chacun la première balle de leur équipe et qu’ils portent, à cette occasion, des gants blancs. Soulignons que les professionnels des deux clubs participent également à ces rencontres.
La conquête du trophée Challenge est l’enjeu de cette compétition amicale. Acquis à la fin des années 1870 au coût de 100 $, il est payé, à part égale, par les deux clubs. La victoire de l’équipe gagnante est soulignée, chaque année, par l’ajout au trophée d’une balle de golf en argent dédicacée au nom du club gagnant.
Jusqu’à la disparition du service régulier entre Québec et Montréal, le bateau demeure le moyen de transport privilégié des compétiteurs. Les membres du club hôte se font toujours un honneur d’accueillir leurs adversaires dès que le navire accoste au port de Québec ou à celui de Montréal. Même si la victoire est l’objectif recherché par chacune des deux équipes, la compétition se déroule toujours dans un climat de camaraderie. Le soir de la première journée de compétition, un banquet réunit les membres des deux équipes. Le Garrison Club est, jusqu’à ce que le club possède son propre pavillon, l’endroit choisi pour tenir ces banquets.
La rencontre est de type partie par trous. La première journée est marquée par une compétition individuelle et la seconde par une compétition en équipe selon la formule « deux balles meilleure balle ». Trois points sont à l’enjeu dans les parties individuelles et six dans celles en équipe, soit un point pour le joueur qui remporte le premier neuf, un point pour celui qui s’assure le deuxième neuf et un point pour le compétiteur qui gagne le plus grand nombre de trous au cours des deux neufs. Les points sont doublés au moment de la compétition en équipe. Depuis le début de ces rencontres annuelles, l’équipe du Royal Montréal a remporté 81 victoires tandis que le Royal Québec n’a que 67 gains à son actif.
L’an 2000 marquera le cent vingt-cinquième anniversaire de l’existence de cette rencontre annuelle entre les deux plus vieux clubs de golf de l’Amérique du Nord.
24 février 1953. Château Frontenac. L’assemblée annuelle des actionnaires du club vient à peine de se terminer que le conseil d’administration nouvellement élu se réunit. Peu de questions sont à l’ordre du jour. L’une mérite toutefois l’attention des administrateurs. Il s’agit d’une lettre, datée du 11 février, de la Canadian Professional Golfers Association. M. Jos Lemay, gérant du club, en fait la lecture. L’association formule le souhait de pouvoir tenir au Royal Québec le trente-huitième Championnat annuel des golfeurs professionnels du Canada. Les dates proposées sont les 3, 4 et 5 juillet. La discussion dure peu. La demande est acceptée. On se doute que le professionnel du club, Rodolphe Huot, n’est pas étranger à cette demande.
Une cinquantaine de joueurs font parvenir leur inscription, dont Stan Leonard. La venue de ce dernier comble les amateurs. La lutte se fera entre lui et Pat Fletcher, pense-t-on. Les frères Huot, Jules, Rodolphe, Roland et Tony, peuvent cependant surprendre. Si la raison impose Leonard, le cœur penche vers les Huot. D’autres joueurs pourraient causer des surprises. Henry Martell, devenu professionnel après une brillante carrière chez les amateurs, roule 68 le jour qui précède le tournoi. Bill Kerr, du Beaconsfield, inscrit 32 sur le deuxième neuf. La lutte s’annonce vive.
La journée du 3 juillet est consacrée à un pro-am. Les frères Jules et Rodolphe Huot donnent de l’espoir à leurs admirateurs. Ils inscrivent les deux meilleurs pointages de la journée, Jules avec 69 et Rodolphe avec 71. Pat Fletcher impressionne peu. Il joue 76. Chez les amateurs invités à participer au tournoi, deux membres du Royal Québec, Alfred Chouinard et Clermont Vézina, épatent avec un résultat de 71 chacun.
Le samedi 4 juillet marque le début du tournoi. La journée est ensoleillée mais le vent souffle fort : 15 à 30 kilomètres à l’heure. Pat Fletcher prend la tête avec un 68, quatre coups sous la normale. Il possède une avance de deux coups sur ses plus proches rivaux, dont Stan Leonard et Bill Kerr. On révise les pronostics de la veille ; Fletcher pourrait bien conserver son championnat ! Quant aux favoris locaux, Jules et Rodolphe Huot, ils effectuent respectivement des rondes de 72 et 79. Le lendemain, les participants se rendent tôt au club. Ils doivent jouer 36 trous. Kerr et Leonard y vont encore d’un 70 chacun au cours de la ronde matinale. Ils partagent le premier rang, Fletcher n’ayant pu réussir mieux que 75. Henry Martell occupe alors le troisième rang, à égalité avec Al Balding. Tous les deux ont un cumulatif de 142 coups. Dans l’après-midi, la majorité des joueurs font preuve de nervosité. Stan Leonard est tout simplement incapable de réussir ses coups roulés. Le premier neuf de Balding est désastreux : il inscrit 42 coups. Celui-ci revient en force au deuxième neuf en jouant cinq sous la normale. Il est cependant trop tard. Martell, malgré certaines difficultés, réussit une ronde de 69, ce qui lui assure la victoire et le Championnat des professionnels du Canada.
Le tournoi terminé, tous les joueurs n’ont que des éloges pour l’état du parcours. On remercie chaleureusement Rodolphe Huot, qui a su si bien organiser la compétition, et on promet de revenir. Cette promesse est tenue en 1961. Les professionnels reviennent tenir leur championnat au Royal Québec. Le tournoi, cette fois, a lieu au cours du mois d’août, soit du 17 au 20 août.
En plus du tournoi de 54 trous où les professionnels se disputent la plaque Seagram, une rencontre spéciale oppose Al Balding à Stan Leonard. La coupe Rivermead, décernée annuellement au professionnel canadien qui s’est le mieux classé au Canadian Open, est l’enjeu de cette partie éliminatoire entre ces deux golfeurs qui ont terminé à égalité au Canadian Open, tenu à Winnipeg le mois précédent. L’Association royale de golf du Canada a accepté de faire briser cette égalité la journée avant le début du championnat.
Le tournoi attire de nombreux participants, 140 au total ; ce nombre dépasse les prévisions. Le comité d’organisation du tournoi s’en réjouit mais éprouve certains maux de tête, car il lui faut se mettre à la recherche d’amateurs pour participer au tournoi pro-amateur et recruter des cadets additionnels de même qu’une quinzaine de surveillants. Qu’à cela ne tienne, les organisateurs savent relever le défi.
Une heure à peine après le départ des derniers participants du tournoi pro-am, qui sera gagné par le duo formé de Bill Thompson, de Vancouver, et d’Alfred Chouinard, du Royal Quebec, Balding et Leonard se présentent au tertre no 1. Il est 15 : 30 heures. De nombreux spectateurs suivent les deux joueurs. Au trou no 5, Balding inscrit un double boguey, résultat d’un mauvais coup de départ qui a conduit sa balle dans la rivière. Il n’abandonne toutefois pas la lutte. Au tertre du 18, il n’a plus qu’un coup de retard sur Leonard. Il frappe le premier et réussit un coup parfait. Sa balle franchit une distance de quelque 250 verges et tombe au centre de l’allée. Leonard frappe à son tour. Il pousse sa balle dans l’herbe longue du côté de l’allée du trou no 9, tout près des arbres qui longent ce trou. Balding joue un excellent deuxième coup. La pression est alors sur Leonard. Il prend position et effectue un coup quasi impossible : il place sa balle à environ 60 verges du vert, réussit son coup d’approche et son coup roulé. Il inscrit un oiselet et l’emporte sur Balding par deux coups. Il remet une carte de 71. Leonard gagne le trophée Rivermead pour la neuvième fois de sa carrière.
Cette victoire donne espoir à Leonard de remporter un huitième Championnat des golfeurs professionnels du Canada. Il n’est pas sans savoir qu’il est l’un des favoris. On se demande quel sera le pointage nécessaire pour remporter les honneurs du tournoi. Certains professionnels avancent le chiffre de 210. Questionné par Roland Sabourin, Rodolphe Huot dit douter qu’un joueur puisse réaliser un pointage inférieur à 206. « Je suis peut-être trop conservateur mais les joueurs constateront que le parcours de notre club n’est pas facile » s’empresse-t-il de mentionner à ce journaliste de L’Événement-Journal et du Soleil. Le terrain est en excellente condition. « Difficile d’être plus beau » soulignent de nombreux professionnels.
La première journée du tournoi semble donner raison à ceux qui privilégient Leonard. Il joue 67. Balding n’est cependant pas loin derrière. Lui et Gerry Proulx, de Montréal, terminent avec 69. Balding a connu à nouveau des difficultés au cinquième trou. Il a encore fait un double boguey. Rodolphe Huot connaît aussi certains problèmes sur ce trou. Il réussit quand même à jouer 73, grâce à cinq oiselets.
La deuxième ronde confirme la supériorité de Leonard. Un autre 67 s’ajoute à celui de la journée précédente. Al Balding est incapable de suivre le rythme imposé par le golfeur de 46 ans. Malgré une ronde de 72, il se retrouve à sept coups du meneur. Gerry Proulx a également bien joué avec un 73. On ne peut dire la même chose des frères Huot. Jules maugrée parce que la foule n’a de yeux que pour Balding, qui fait partie du trio qui le suit. Au trou no 8, il n’en peut plus. Il rappelle les spectateurs à l’ordre. Ces derniers, sans égard pour les joueurs qui terminent leurs coups roulés sur le vert, se pressent autour de celui-ci pour obtenir la meilleure place en vue de voir arriver la balle de Balding. Il ne peut faire mieux que 78. Quant à Rodolphe, son fer droit l’a abandonné. Il manque coup roulé après coup roulé. Le résultat est décevant : 80.
La victoire ne peut échapper à Leonard, à moins d’un revirement extraordinaire. Réussira-t-il cependant à jouer une troisième ronde sous la normale ? Les avis sont partagés. La veille, il a été malade et, en ce dimanche 20 août, la température est maussade. Le ciel est couvert de nuages. Une pluie légère tombe. Le vent souffle encore. Qui plus est, il fait presque froid. Le thermomètre marque 18° Celsius, une différence de 10 degrés avec la journée précédente. Ces conditions ne semblent pas déranger Leonard puisqu’il commence la ronde finale avec un oiselet au premier trou. Il joue toutefois une partie en dents de scie. Il la qualifiera lui-même, à la fin du tournoi, de « ridicule ». Il obtient huit oiselets, dont quatre sur les quatre derniers trous, mais ne peut faire mieux que 69. Il termine le tournoi avec sept coups d’avance sur Balding, qui finit deuxième. Son cumulatif de 203 constitue un nouveau record de la CPGA.
1983 marque le retour au Royal Québec d’une compétition professionnelle majeure, les Internationaux Labatt. Il s’agit d’un tournoi international qui réunit, outre certains joueurs invités, tels Arnold Palmer, Lee Trevino et Bob Charles, les champions de 19 pays. Les professionnels canadiens y sont également admis. C’est une occasion privilégiée pour le club de montrer la beauté et l’excellence de son parcours. Pourtant, un hiver particulièrement difficile et un printemps maussade sèment la crainte chez ses dirigeants. Les allées et les verts ont souffert du gel. Au printemps, on tente d’effectuer les travaux nécessaires, mais les pluies continuelles empêchent toute amélioration. On prend presque panique. L’état du parcours ne pourra certes pas être à son meilleur. Le professionnalisme de l’organisation et l’accueil chaleureux des amateurs sauront remplacer, espère-t-on, le mauvais état du parcours.
Quelque 150 joueurs s’inscrivent au tournoi. On suppute les chances des principales têtes d’affiche. Jim Thorpe semble le favori. N’a-t-il pas gagné l’année précédente ce même tournoi, qui était disputé sur le parcours du Club de golf de Cherry Hill, en Ontario ? Il ne faudrait toutefois pas négliger les Trevino, Barr, Halldorson et même Daniel Talbot. Quant au pointage final, les connaisseurs optent pour un résultat de 16 sous la normale.
Les premiers joueurs se présentent le lundi 4 juillet. Un pro-am est prévu le lendemain. Arnold Palmer, pour sa part, rejoint Québec aux commandes de son jet personnel, une heure à peine avant le début de la compétition réunissant amateurs et professionnels. Il n’a le temps que de pratiquer quelques coups roulés avant de se présenter au tertre de départ. Cette arrivée tardive ne nuit pas à son jeu. Il remet une carte indiquant 66, un coup de mieux que Dan Hallderson, qui se dit de Victoriaville, au Québec. On sait qu’il a été fait citoyen honoraire de cette municipalité des Bois-Francs à l’occasion de la tenue de la dernière édition de l’Omnium du Québec.
Les dirigeants de la CPGA sont cependant soucieux. L’état du parcours les préoccupe. On hésite sur la formule à adopter. Doit-on jouer suivant les règles d’été ou celles d’hiver ? On opte pour ces dernières. Les joueurs pourront lever et nettoyer leur balle sans encourir de pénalité. Cette décision entraîne toutefois un imbroglio. Au septième trou, un officiel remarque que Richard Dupras a déplacé sa balle avec son bâton. On lui impose une pénalité de trois coups. Son compagnon de jeu, Jim Thorpe, avoue avoir fait de même au premier trou. On lui applique une pénalité similaire. Dupras, l’un des membres du comité qui a décidé de ce règlement local, se dit en désaccord avec l’interprétation que l’on en donne. Il s’inflige 12 coups de pénalité additionnelle pour « avoir présumément [sic] violé à trois autres fois » le règlement. La confusion est totale. Les pénalités alimentent les discussions. Dégoutté, Thorpe déclare forfait et quitte précipitamment Québec.
Les performances des participants ont toutefois plu aux amateurs. La qualité du jeu répond aux attentes. Lee Trevino et Daniel Talbot se retrouvent à égalité après la première ronde. Ils ont joué chacun 67. Talbot a le sourire facile. Il déclare ne pas se souvenir d’un meilleur début de compétition. Tous les espoirs lui sont permis. Il sait pourtant que la compétition sera féroce. Dan Halldorson et Tommy Nakajima suivent avec 68, tandis que Dave Barr et Bob Charles n’ont que deux coups de retard sur les meneurs. La deuxième ronde se déroule sous une pluie battante. Trevino continue d’amuser la foule. Son jeu sur les verts est époustouflant. Il réussit en plusieurs occasions des coups roulés de plus de 25 pieds. Détrempé, les manches de son gilet retombant sur ses mains, Talbot ne peut suivre le tempo. Trevino inscrit un résultat de 64, un coup de plus que le record de 63 réalisé par George Knudson en 1968. Il prend une avance de deux coups sur Halldorson.
On retient les 70 meilleurs résultats pour les deux dernières rondes. Quatre professionnels de la région de Québec sont du nombre, Yves Tremblay, professionnel adjoint au Royal Québec, Benoît Boudreault, Jean-Guy Gendron et Pierre Gaumont. Arnold Palmer réussit à éviter l’élimination. Il est cependant loin derrière. Il traîne par 15 coups. La troisième ronde est encore l’affaire de Trevino, qui réussit à nouveau à jouer sous la normale. Rien ne semble vouloir arrêter le « joyeux mexicain ». Il augmente une fois de plus son avance. La foule se presse nombreuse pour assister à la dernière journée des Internationaux Labatt. On compte plus de huit mille spectateurs. Nakajima tente bien de réduire la marge qui le sépare de Trevino, mais sans succès. Le populaire golfeur américain remporte le tournoi avec un résultat cumulatif de 271 coups, soit 17 sous la normale. Les prévisions faites au début du tournoi s’avèrent justes.
Les Internationaux Labatt ont été un succès complet. La compétition a attiré plus de quinze mille personnes. Les organisateurs se félicitent des résultats obtenus. Charles Tessier, président du tournoi, se dit ravi et note que l’organisation n’a reçu que des éloges. La renommée du Royal Québec en sort à nouveau grandie.
L’implantation et le développement du golf en Amérique ont, à n’en pas douter, permis aux professionnels d’obtenir respectabilité et notoriété. En Écosse, ils jouissent de peu de considération. Est professionnel quiconque gagne sa vie avec ce sport, que ce soit à titre de cadet, de fabricant de balles, de bâtons ou de surintendant de terrain. La distinction entre eux et les autres golfeurs est une d’acception. On les assimile à la classe ouvrière par comparaison aux golfeurs qui font partie d’une classe sociale plus élevée, les gentlemen golfers. En fait, il n’est pas rare de voir ces derniers participer à des compétitions en vue d’obtenir un revenu d’appoint. Le gain pécuniaire n’est donc pas ce qui distingue les professionnels des autres golfeurs, mais plutôt le genre de travail qu’ils font. Le terme « amateur » n’apparaîtra que tardivement, après le début des années 1860. La venue en Amérique du Nord de nombreux professionnels allait cependant changer cette perception.
Le premier professionnel rattaché à un club de golf en Amérique du Nord est Willie F. Davis, natif de Carnoustie en Écosse. Engagé par le Montreal Golf Club, il ne demeure toutefois à l’emploi de ce club que pendant la saison 1881-1882. En désaccord avec les conditions qu’on lui impose, inspirées des clubs écossais, il abandonne ses fonctions. Les autorités du club montréalais, se croyant sans doute obligées envers Davis qu’elles ont fait venir d’Europe, offrent ses services au Quebec Golf Club, qui refuse : le nombre peu élevé de membres au sein du club de la vieille capitale ne peut justifier l’engagement d’un professionnel.
Il faut attendre 1906 avant que le Quebec Golf Club n’engage son premier professionnel. Il s’agit d’Albert Murray, frère de Charles Murray, le professionnel en titre du Royal Montreal Golf Club. Il est à l’emploi du club au cours des saisons 1906 et 1907. En 1908, il quitte Québec pour joindre l’Outremont Golf Club. Les membres du Quebec Golf Club demandent alors à la direction, à l’occasion de leur assemblée annuelle tenue le 21 novembre 1908, d’engager un nouveau professionnel, mais à la condition que les revenus usuels suffisent à payer son salaire.
Un professionnel écossais, Willie J. Bell, avise aussitôt la direction du club de son intérêt à combler le poste laissé vacant par le départ de Murray. Quelques mois plus tard, il informe pourtant le club qu’il a accepté les offres d’un autre club, soit le Waterloo Country Club, dont il sera le professionnel en titre de 1909 à 1912. Malgré le départ de Murray, le Quebec Golf Club garde toujours contact avec ce dernier.
Même si, encore en 1909, Murray doute de la capacité du club à trouver un bon professionnel, on finit par en dénicher un, Fred Rickwood, qui entre aussitôt en fonction. Celui-ci est réputé pour être un frappeur puissant. Le club lui accorde, en septembre 1909, une somme de 20 $ pour lui permettre de participer à l’Open Championship of Canada, qui se tient à Toronto. On lui consent une nouvelle aide financière afin qu’il puisse jouer dans un tournoi à Montréal. Il reçoit cette fois un montant de 10 $. L’élégant Rickwood sait se montrer attentif aux besoins des membres. Le 13 septembre, la direction lui adresse de chaleureux remerciements pour avoir fait don au club de bâtons, qui sont remis aux gagnants de certaines compétitions, dont l’une s’adresse plus particulièrement aux membres juniors.
Les services de Rickwood sont appréciés et la direction du club renouvelle son contrat pour la saison 1910. En juin 1910, Rickwood reçoit, une fois de plus, une somme de 20 $ pour participer au championnat canadien à Toronto. Toutefois, l’incertitude liée au fait que le club doive éventuellement quitter les Cove Fields pour un endroit encore inconnu l’amène à accepter, en 1912, le poste de professionnel au club Riverside, de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Il agira à ce titre jusqu’au début de la guerre de 1914. Il devient alors le premier professionnel canadien à s’enrôler dans l’armée canadienne. Rickwood avait été l’un des fondateurs de l’Association des golfeurs professionnels du Canada en juillet 1911.
Le départ de Rickwood force alors le club à s’adresser, une fois de plus, à Charles Murray en vue de trouver un remplaçant. On prend cependant soin d’indiquer à Murray que le salaire du professionnel ne peut excéder 25 $ par mois pour un contrat d’une durée de sept mois. Les recherches sont vaines. Le club doit se résoudre à n’avoir aucun professionnel au cours de la saison 1912.
Le 4 avril 1913, au moment de l’assemblée annuelle des membres, le secrétaire honoraire donne lecture de deux lettres. L’une d’elle est une offre de services de Harry Hampton, professionnel écossais. L’autre est de Charles Murray, qui recommande l’engagement de Léo Quesnel. Le club opte pour Quesnel. On lui offre un salaire de 35 $ par mois et on lui propose un contrat d’une durée de six mois, à compter du 15 avril. Le 26 avril, Quesnel rencontre les membres du comité du terrain. On précise certaines de ses fonctions, notamment en ce qui a trait à la supervision des cadets et on fixe le coût du nettoyage des bâtons des membres à 2 $ pour la saison.
Le contrat de Quesnel est renouvelé aux mêmes conditions pour les saisons 1914 et 1915. En 1916, Quesnel se montre toutefois insatisfait de celles-ci. En réponse à une lettre que lui fait parvenir George Van Felson, secrétaire honoraire du club, il informe les membres du conseil d’administration qu’il exige un salaire mensuel de 50 $, salaire, dit-il, qui correspond à celui versé au professionnel des plus petits clubs de golf. Il signale, de plus, avoir reçu une offre de 60 $ par mois. Il se dit toutefois prêt à demeurer à l’emploi du Quebec Golf Club si on accepte de lui payer le salaire exigé. Comme la demande de Quesnel n’apparaît pas exagérée, on lui accorde l’augmentation qu’il souhaite. Le club lui impose cependant une condition : il devra assumer certaines tâches qui n’entrent pas en conflit avec son statut de professionnel.
Soulignons, à ce point, que la première compétition professionnelle tenue au Quebec Golf Club a lieu en 1917. En effet, le 23 août 1917, le club accepte d’être l’hôte d’un tournoi professionnel au profit de la Croix-Rouge. On exige un droit d’entrée des spectateurs. Les profits de ce tournoi, qui réunit quatre golfeurs professionnels, s’élèvent à 82,50 $.
Insatisfait du travail de Quesnel, le conseil d’administration décide, en février 1919, que ses services ne sont plus requis. On entreprend aussitôt des recherches pour trouver un nouveau professionnel. Moins d’un mois plus tard, soit le 14 mars 1919, on annonce la nomination de Frank. E. Lock, qui recevra un salaire mensuel de 75 $. Il doit cependant, à même ses revenus, assumer le salaire de son adjoint. En plus d’être responsable de la confection, du nettoyage et de la réparation des bâtons, il doit prendre charge des cadets et veiller à l’entretien du parcours. En outre, seuls les membres peuvent bénéficier de son enseignement. Le coût des leçons est de 1 $ pour une heure, de 0,50 $ pour une demi-heure et de 1 $ pour une ronde de 18 trous. Fait cocasse, on songe, en avril 1919, à engager de nouveau Quesnel, mais cette fois à titre de surintendant du terrain. Lock, on peut le comprendre, s’oppose à cette idée. Quesnel s’installe à ce moment en Nouvelle-Écosse, où il poursuit sa carrière au Brightwood Golf Club. Il remportera le Maritime Open Championship en trois occasions, soit en 1921, 1923 et 1926. Quant à Frank E. Lock, il demeure à l’emploi du club jusqu’en 1925.
Le club ne semble pas avoir eu de professionnel en titre en 1926, puisque Harry K. Hotchkiss n’entre en fonction qu’en 1927. Les premières années se passent sans problème. Hotchkiss a toutefois certaines difficultés à percevoir les sommes qui lui sont dues par plusieurs membres. La situation devient à ce point pénible qu’il s’en plaint au conseil d’administration. La question est même soulevée en assemblée générale. Le conseil d’administration étudie les moyens à sa disposition pour protéger le professionnel. En 1931, les membres lui doivent plus de 500 $ et on décide que les noms des membres délinquants seront remis au club.
Le travail de Hotchkiss est toutefois l’objet de critiques, notamment en ce qui concerne les heures d’ouverture de sa boutique. La direction lui fait part de son insatisfaction. On l’informe que les professionnels de la région de Montréal commencent leur journée à huit heures et que les adjoints sont au travail dès sept heures. Quant aux heures de fermeture, il ne saurait être question que la boutique du professionnel ferme avant 19 heures. Hotchkiss se doit donc de respecter les membres et de répondre à leurs besoins.
En décembre 1933, le conseil d’administration décide de mettre fin au contrat de Hotchkiss à moins que le nouveau conseil élu pour la saison 1934 en juge autrement. Celui-ci fait à nouveau confiance à Hotchkiss pour les deux saisons suivantes. Toutefois, dès le printemps de 1936, la rumeur veut que son contrat prenne fin, puisque le professionnel du club de golf de Murray Bay de même que Rodolphe Huot, adjoint de son frère Jules au Kent Golf Links, ont soumis leur candidature pour succéder à Hotchkiss. Plusieurs autres professionnels sont en lice : Roland Huot, Harry Black et Loch McLean. En octobre 1936, la direction offre à Roland Huot le poste de professionnel et à Rodolphe Huot celui d’adjoint et de caddy master. On leur propose respectivement un salaire de 800 $ et de 600 $ par année, ce qu’ils acceptent. Le Royal Québec ouvre alors une nouvelle page de l’histoire du golf au Canada, celle d’une grande famille de golfeurs francophones.
La famille Huot, comme la majorité des familles canadienne-françaises de l’époque, est nombreuse. Elle compte 13 enfants, 8 garçons et 5 filles. Les garçons se sont initiés tôt au golf. Natifs de Boischatel, ils demeurent tout près du parcours du Quebec Golf Club. Il ne faut donc pas se surprendre de les voir, par curiosité au début, s’intéresser à ce sport. Les plus vieux de la famille, Emmanuel, Jules, Maurice et Ulric, malgré l’interdiction qui leur est faite, se rendent souvent de l’autre côté de la rivière Montmorency pour jouer avec des jeunes de leur âge. Appuyés parfois sur la clôture qui délimite le parcours du Quebec Golf Club, ils regardent les golfeurs pratiquer leur sport favori. Un jour, par une belle fin d’après-midi, certains golfeurs les remarquent le long du trou no 1. Comme ils n’ont pu trouver de cadets à cause de l’heure tardive, ils leur demandent s’ils seraient intéressés à porter leurs bâtons. Les frères Huot acceptent et sautent aussitôt la clôture. Cette expérience allait avoir une influence marquante sur eux puisqu’ils entraîneront leurs jeunes frères, Rodolphe, Roland, Antonio (Tony) et Benoît à faire de même.
Nicolas Huot, leur père, technicien en machinerie à la Dominion Textile, aime bien les sports et ne s’oppose pas à ce que ses enfants travaillent à titre de cadets au Quebec Golf Club. Ce travail de porteurs de bâtons leur apprend les rudiments du golf : ils notent les élans des joueurs, observent leurs techniques d’approche et leurs façons d’effectuer les coups roulés. Lock fait appel à leur aide lorsqu’il donne des leçons. La tâche des jeunes Huot est de ramasser les balles, tant dans les allées qu’autour du vert de pratique. On leur permet également de jouer au golf entre sept heures et neuf heures du matin.
Frank E. Lock offre bientôt à l’un d’eux, Jules, de travailler à sa boutique. Celui-ci accepte. Il a charge de nettoyer et de réparer les bâtons. Il continue de pratiquer sans relâche. Impressionné par ses talents, Lock l’inscrit, en 1924, alors qu’il n’a que 16 ans, au Quebec Open. Malgré son jeune âge, Jules impressionne. Cinq ans plus tard, il devient l’adjoint du professionnel du Kent Golf Links, Rex Batley, puis le professionnel en titre. Son frère Rodolphe le suit, un an plus tard, au même club à titre de surintendant du terrain.
En 1937, Roland est engagé à titre de professionnel au Royal Québec. Il vient d’avoir 23 ans. Il arrive du Lingan Golf Club, de Sydney, en Nouvelle-Écosse. Il a remporté les deux années précédentes le Maritime Open Championship. Il possède les qualifications requises. On renouvelle son contrat l’année suivante. Son salaire en 1938 est de 1 400 $, mais on l’oblige à engager son frère Rodolphe et à avoir un employé compétent à sa boutique. La qualité de leur jeu fait honneur au club. Dans son rapport présenté à l’assemblée générale annuelle des membres, le capitaine, Ronald A. Carr, mentionne que le professionnel et son adjoint ont connu une excellente saison. Rodolphe a brisé le record du terrain en jouant 68 et son frère et lui ont chacun réussi, à quelques jours d’intervalle, des trous d’un coup. En 1939, au championnat de la CPGA, Roland termine deuxième, ex æquo avec Stan Horne, tandis que Rodophe se classe cinquième. Le vainqueur est Jules Huot.
La carrière de Roland au sein du Royal Québec prend fin au printemps de 1942. La fermeture du Kent Golf Links explique son départ. En effet, l’entente intervenue le 13 mars 1942 entre la Quebec Power et le Royal Quebec Golf Club oblige le club à engager Jules Huot, le professionnel du Kent, à titre de professionnel du club pour une durée de cinq ans. Il s’agit là de l’une des sept conditions pour que le Kent Golf Links cesse ses activités. Or, compte tenu de sa situation financière précaire, le Royal Québec désire voir le club voisin cesser ses activités. Il ne peut donc refuser cette condition. On signifie à Roland que son contrat prendra fin le mois suivant. Ce dernier tente d’obtenir un mois additionnel de salaire. Le club refuse. On invoque des raisons financières tout en insistant sur le fait que son contrat n’était valide que pour un an. Roland ne demeure toutefois pas longtemps sans emploi. On le retrouve, la même année, comme professionnel du club Chaudière, à Aylmer, au Québec.
L’arrivée de Jules Huot ne déplaît pas nécessairement. Ce dernier jouit d’une renommée sur tout le continent nord-américain. Son palmarès est impressionnant. Depuis son admission comme professionnel du Kent Golf Links en 1930, il a participé à tous les championnats de l’Association des golfeurs professionnels du Canada de même qu’à tous les championnats du Québec. Il s’est toujours qualifié pour le Canadian Open Championship. Il a gagné le Quebec Spring Tournament en 1932. Il a remporté à nouveau ce tournoi en 1935. En 1934, il est sorti vainqueur du Quebec Open Championship, tenu au Kanawaki Golf and Country Club. Fait remarquable, au moment de la dernière ronde de ce tournoi, il a terminé le premier neuf en jouant six sous la normale. La même année, il a gagné le Championnat de la CPGA, joué au Country Club de Montréal.
Jules Huot est encore vainqueur du Championnat des golfeurs professionnels du Canada en 1939. Soulignons qu’il terminera deuxième à ce même championnat au cours des années 1945, 1947 et 1952 et qu’il gagnera à nouveau le Championnat des golfeurs professionnels du Québec en 1945 et 1948. En 1944, il s’assure de la deuxième position à l’Ontario Open Championship, à égalité avec Stan Horne. Il remportera ce tournoi en 1955, en l’emportant sur Gordon Breydson, celui-là même qu’il avait défait 11 ans plus tôt. Sa victoire la plus impressionnante est toutefois celle du General Brock Open en 1937, quand il défait les meilleurs professionnels américains, notamment Ben Hogan, Jimmy Thompson et Byron Nelson. On comprend donc que le Royal Québec accueille avec joie « le petit Jules », comme on l’appelle.
Le séjour de Jules Huot est toutefois de courte durée. Le 24 novembre 1944, le conseil d’administration prend connaissance de sa lettre de démission comme professionnel du club; il a accepté une offre du club de golf de Laval-sur-le-Lac. Rodolphe, le frère de Jules, avait sans doute été informé de ses intentions puisqu’on indique, à la même réunion, qu’il a soumis sa candidature pour lui succéder. Rodolphe Huot, à l’emploi du club depuis déjà huit ans, est très apprécié. Sans tarder, J. V. Perrin, appuyé par Léon T. DesRivières, propose son engagement. On lui offre un salaire annuel de 1 500 $, payable mensuellement, plus une somme de 300 $ en vue de lui permettre de trouver un jeune adjoint compétent. Ce dernier devra également agir comme caddie master. Rodolphe Huot, âgé de 32 ans, entreprend alors une longue carrière comme professionnel en titre du Royal Québec.
Tout comme son frère Jules, Rodolphe a un dossier impressionnant. Vainqueur à deux reprises du tournoi des professionnels adjoints du Québec, il a remporté la victoire, en ces deux occasions, en éliminatoire, sur Gerry Proulx, puis Len Herman. Au niveau national, il a connu des succès identiques au Championnat des professionnels adjoints et il a terminé deuxième en une autre occasion. En 1939, quand il participe à son premier tournoi de la CPGA, il prend le cinquième rang. Sa meilleure année, il la connaît en 1947 lorsqu’il gagne le Championnat des golfeurs professionnels du Canada avec un résultat de 291, l’emportant sur son frère Jules et Bob Gray du Scarboro Club, de Toronto, qui tous deux jouent 296. Il finit premier, la même année, au Maritime Open tenu au Riverside Golf and Country Club de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, en devançant à nouveau Bob Gray. De nombreuses autres victoires viendront s’ajouter. Qu’il suffise de mentionner, à titre d’exemples, celles du Lachute Open et du tournoi O’Keefe.
Rodolphe Huot a une plus grande puissance comme frappeur que Jules. Il réussira même, un jour, à atteindre le vert du trou no 17 du parcours Royal avec son coup de départ. Il ne possède toutefois pas l’habileté de son frère sur les verts. Les coups roulés constituent sa faiblesse. Aussi l’entendra-t-on souvent dire : « C’est avec les plus belles drives que l’on fait ses plus beaux bogeys ». S’il excelle au golf, il est aussi un pédagogue hors pair. Ses conseils sont fort recherchés. Fin connaisseur de golf, il sait analyser les forces et les faiblesses de ses élèves. Plusieurs golfeurs lui en seront reconnaissants.
Rodolphe Huot se montre, sa carrière durant, dévoué au mieux-être du club. Omniprésent, il fait bénéficier le club de son expérience. Il surveille l’état du parcours, supervise les travaux, conseille la direction et s’occupe des membres. Il est fier d’appartenir au Royal Québec et défend de manière constante les intérêts du club. Il va même jusqu’à se présenter comme maire de Boischatel pour contrer les difficultés que rencontre le club avec la municipalité. Ses confrères l’apprécient tout autant. En 1972, on lui fait l’honneur de l’élire président de l’Association des golfeurs professionnels du Canada. Rodolphe Huot prend sa retraite en 1975. Le golf aura été sa vie, le Royal Québec son chez-lui. Quelques minutes à peine avant son décès, alors qu’il sombre dans le coma, ses pensées se tournent encore vers le golf. Ses proches l’entendent murmurer : « Jos, donne-moi mon fer 5 ». Ces derniers mots, il les adresse à Josaphat Doyon, un ami d’enfance et un compagnon de tous les instants. Rodolphe Huot laisse le souvenir d’un professionnel qui a consacré sa carrière au club, d’un excellent golfeur et d’un homme parfois bourru et intransigeant, mais toujours juste et généreux.
1976 marque l’arrivée de Rodrigue Huot, le fils de Rodolphe, comme professionnel du club ; il possède déjà une longue expérience. Professionnel adjoint au Royal Québec depuis déjà 10 ans, Rodrigue, sans doute influencé par son père, montre plus d’intérêt pour l’enseignement que pour la compétition. Les temps ont aussi bien changé. La profession se spécialise. Les clubs préfèrent voir leur professionnel s’attarder aux besoins des membres plutôt qu’à la compétition. Les tournois professionnels exigent non seulement des habiletés particulières, mais également un entraînement constant et des absences prolongées. Un choix s’impose. Devant le risque de victoires incertaines, Rodrigue préfère consacrer ses efforts à son travail de professionnel de club. L’enseignement et les services qu’il sait donner font de lui un professionnel des plus appréciés. Les membres le lui disent, le conseil d’administration le note et s’en réjouit. Désireux de voir le Royal Québec demeurer présent au niveau des compétitions professionnelles, il fera en sorte que son fils Nicolas, professionnel adjoint au club, représente dignement le Royal Québec aux différents tournois professionnels disputés tant au Québec qu’au Canada.
Depuis 1935, le Duc de Kent, l’un des trois (3) tournois majeurs du golf amateur au Québec est
tenu au Club de Golf Royal Québec
À la fin du XVIIIe siècle, la région de Québec est encore bien peu développée. À l’exception de
la ville de Québec, qui surmonte le Cap-aux-Diamants, le territoire est peu peuplé. Les terrains
en haut de la falaise, tout près des chutes Montmorency, ont de quoi faire rêver. Ils
permettent, tout à la fois, d’admirer la splendeur de ces chutes, de voir la magnificence du
fleuve Saint-Laurent et de bénéficier du caractère champêtre de la Côte-de-Beaupré. Nul endroit
n’offre plus d’attraits pour le gouverneur général Haldimand. Aussi, y fait-il construire en
1778 une résidence magnifique et somptueuse. C’est justement cette résidence qui abritera, de
1791 à 1793, les amours du duc de Kent et de Mme de Saint-Laurent. La résidence trouve alors un
nom : le Kent House.
Edward Augustus, duc de Kent, est le quatrième fils du roi George III. Son père, sa vie durant,
le détestera et le tiendra éloigné de lui et de l’Angleterre. Un amour profond lie le duc à Mme
de Saint-Laurent, qui sera sa compagne pendant 27 ans. Le couple doit cependant, avec peine, se
séparer en 1818. Devoir royal oblige. Le duc n’a d’autre choix que de se marier pour assurer la
succession de la famille royale au trône d’Angleterre. De son mariage avec Victoria Mary Louisa,
veuve du prince de Leiningen et sœur du roi Léopold I de Belgique, naît une fille, la princesse
Victoria, la future reine. La succession est assurée. Le titre de duc de Kent s’éteint avec le
décès d’Edward Augustus en 1820. Il faudra attendre 114 ans, soit en 1934, avant qu’il ne soit à
nouveau accordé à un membre de la famille royale. Le quatrième fils de George V, George Edward
Alexander Edmund, en hérite. Il trouvera la mort, le 25 août 1942, dans l’écrasement d’un
bombardier de la Royal Air Force en Écosse.
En 1927, George Edward, alors âgé de 25 ans, visite Québec, accompagné de son frère, le prince de
Galles, qui sera couronné roi quelques années plus tard sous le nom d’Édouard VIII. Il se rend,
à cette occasion, au Kent House, endroit où avait vécu, près d’un siècle et demi plus tôt, son
ancêtre. Lui et son frère aîné profitent de l’occasion pour jouer à la fois sur les parcours du
Kent Golf Links et du Royal Quebec Golf Club.
Le prince garde un si bon souvenir de son passage à Québec qu’il fait parvenir lui-même
d’Angleterre, le 8 mars 1935, un trophée réservé aux « British amateur golfers » du Canada. Le
trophée, fait d’argent, a 35,56 centimètres de haut et 30,48 centimètres de diamètre. Flattés
d’un tel honneur, les administrateurs du Kent Golf Links se réunissent et décident de nommer
trois fiduciaires, W. J. Lynch, président du club, le brigadier-général T. L. Tremblay et Alfred
Collyer, ancien président de l’Association royale de golf du Canada, qui auront la garde du
trophée et l’autorité nécessaire pour édicter la réglementation applicable à sa mise en jeu. Le
18 juin, une convention entérine le don du trophée aux fiduciaires. Le tournoi qui permet de
remporter le trophée a lieu pour la première fois le samedi 22 juin 1935.
Le président du Kent Golf Links, W. J. Lynch, adresse des invitations spéciales aux cinq autres
clubs de la région, soit ceux du Royal Québec, Lévis, Lorette, Donnacona et de
Sainte-Pétronille, Île d’Orléans, de même qu’à tous les clubs membres de l’Association de golf
de la province de Québec. Pour les joueurs de la région de Montréal, on prend des arrangements
spéciaux avec la Canada Steamship Lines : 15 $ aller-retour, tout compris, et 3,50 $ pour ceux
qui veulent retourner par bateau à vapeur le dimanche soir, en y embarquant leur automobile. La
compétition est de 36 trous, 18 sont joués le matin et 18 l’après-midi. Seuls les joueurs qui
possèdent un handicap inférieur à 15 peuvent remporter le trophée.
Le 22 juin, le temps est maussade. Il tombe une pluie drue. Malgré ces conditions, 100 joueurs
sont au départ, et 52 d’entre eux réussissent à terminer la deuxième ronde. Un ancien champion
canadien, Gordon B. Taylor, du club de golf Kanawaki, arrivé d’Angleterre le matin même, a
l’honneur de remporter le tournoi avec un résultat de 159 coups. La remise du trophée se fait au
pavillon de danse du Kent House, situé près du club. Alfred Collyer présente le trophée au
gagnant et lui en remet une réplique en argent ; celle-ci, d’une hauteur de 25,40 centimètres à
partir de sa base, sera remise annuellement au vainqueur jusqu’à la fin des années 1940. Le
président Lynch s’adresse ensuite aux participants. Il ne manque pas de signaler que 60 %
d’entre eux avaient un handicap inférieur à 15.
Aussi, en novembre 1937, les fiduciaires décident-ils d’abaisser à 10 le handicap exigé pour
participer au tournoi. La participation chute. Seulement 28 joueurs s’inscrivent à la
compétition en 1938. On n’en compte plus que 18 en 1943, et la très grande majorité sont des
membres du Royal Québec. Ainsi, en 1946, 16 des 28 participants sont du Royal Québec tandis que
l’année suivante on en compte 14 sur un total de 30. Il faudra attendre les années 1950 pour que
la participation augmente et, de ce fait, que celle du club baisse.
À compter de 1942, le tournoi a lieu au Royal Quebec Golf Club. La convention intervenue entre le
Kent et le Royal Québec prévoyait que ce dernier club tiendrait dorénavant le tournoi sur son
parcours. Les fiduciaires entérinent ce choix, compte tenu que le Kent n’est plus en opération.
Le Royal Québec devient dès lors le site permanent du tournoi Duc de Kent. En 1949, les
fiduciaires décident de céder à l’Association de golf de la province de Québec la gestion
complète du tournoi. Une nouvelle page de l’histoire du Duc de Kent s’ouvre.
Anciens gagnants
Année | Nom | Royal Québec | Club de Golf | |
2023 | Samuel Breton Gagnon | Parcours Royal | Royal Québec | |
2022 | Alexandre Mercier | Parcours Royal | Le Blainvillier | |
2021 | William Duquette | Parcours Royal | Laval-sur-le Lac | |
2020 | Christophe Sylvain | Parcours Royal | Lorette | |
2019 | Émile Ménard | * | Parcours Royal | Pinegrove |
2018 | Julien Sale | Parcours Royal | Rivermead | |
2017 | Émile Ménard | * | Parcours Royal | Pinegrove |
2016 | Francis Berthiaume | Parcours Royal | Laval-sur-le Lac | |
2015 | Vincent Blanchet | Parcours Royal | Pinegrove | |
2014 | Raoul Ménard | * | Parcours Royal | Pinegrove |
2013 | Mathieu Perron | Parcours Royal | Laval-sur-le-Lac | |
2012 | Sonny Michaud | Parcours Royal | Royal Québec | |
2011 | Raoul Ménard | * | Parcours Royal | Pinegrove |
2010 | Jean-Philippe Paiement | Parcours Royal | Le Blainvillier | |
2009 | Mathieu Rivard | * | Parcours Royal | Royal Bromont |
2008 | Mathieu Rivard | * | Parcours Royal | Royal Bromont |
2007 | Kevin Fortin-Simard | Parcours Québec | Royal Québec | |
2006 | Stéphane Pellerin | Parcours Royal | Ki-8-Eb | |
2005 | André Roy | Parcours Royal | Rosemère | |
2004 | Claude Charpentier | * | Parcours Royal | Golf Milby |
2003 | Lee Curry | * | Parcours Royal | Rideau View |
2002 | Lee Curry | * | Parcours Royal | Rideau View |
2001 | Maxime Barré | Parcours Royal | Farnham | |
2000 | Dave Kelly | Parcours Royal | C. G. de Beauce | |
1999 | Claude Charpentier | Parcours Royal | Golf Milby | |
1998 | Craig Matthews | Parcours Royal | Royal Montréal | |
1997 | Denis Hénault | Parcours Royal | Royal Bromont | |
1996 | Michel Giroux | Parcours Royal | Royal Québec | |
1995 | Tom Moore | Parcours Royal | Ottawa Hunt | |
1994 | Graham Cooke | * | Parcours Royal | Summerlea |
1993 | Steve Davies | Parcours Royal | Royal Montréal | |
1992 | Michel Alary | Parcours Royal | Beloeil | |
1991 | Graham Cooke | * | Parcours Royal | Summerlea |
1990 | Pierre Trépanier | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1989 | Stéphane Houle | Parcours Royal | Royal Québec | |
1988 | Graham Cooke | * | Parcours Royal | Summerlea |
1987 | Éric Mercier | Parcours Royal | Golf Milby | |
1986 | Graham Cooke | * | Parcours Québec | Summerlea |
1985 | Jacques Gravel | Parcours Royal | Royal Québec | |
1984 | Rémi Bouchard | Parcours Royal | Hemmingford | |
1983 | Pierre Trépanier | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1982 | Mickey Batten | * | Parcours Cap-Rouge et parcours Royal | Beauchâteau |
1981 | Raynald Paquet | * | Parcours Royal | Orléans |
1980 | Mickey Batten | * | Parcours Royal | Beauchêteau |
1979 | André Gagné | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1978 | Raynald Paquet | * | Parcours Royal | Orléans |
1977 | Yves Tremblay | Parcours Royal | Sorel | |
1976 | Jirka Denek | Parcours Québec | Cap-Rouge | |
1975 | André Gagné | * | Parcours Royall | Royal Québec |
1974 | Pierre Archambault | * | Parcours Québec | Laval-sur-le-Lac |
1973 | Graham Cooke | Parcours Royal | Summerlea | |
1972 | Daniel Talbot | Parcours Québec | Beloeil | |
1971 | Paul Pouliot | Parcours Royal | Royal Québec | |
1970 | Paul Pouliot | * | Parcours Québec | Royal Québec |
1969 | Mickey Batten | * | Parcours Royal | Beauchâteau |
1968 | Don Davidson | Parcours Royal et Québec | Chaudière | |
1967 | Don Brock | Parcours Royal | Royal Québec | |
1966 | André Gagné | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1965 | Roger Charbonneau | Parcours Royal | Montréal Municipal | |
1964 | Claude Clément | Parcours Royal | Valleyfield | |
1963 | Bob Stimpson | Parcours Royal | Ottawa Hunt | |
1962 | Ed MacLaine | Parcours Royal | Summerlea | |
1961 | Guy Rousseau | Parcours Royal | Orléans | |
1960 | Henry Setlakwe | Parcours Royal | Thetford | |
1959 | Dave Hardie | Parcours Royal | Hampstead | |
1958 | Alfred Chouinard | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1957 | Les Palmer | Parcours Royal | Donnacona | |
1956 | Alfred Chouinard | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1955 | Georges Ospapiuk | Parcours Royal | Summerlea | |
1954 | Eliot Godel | Parcours Royal | Elm Ridge | |
1953 | Jack Innes | Parcours Royal | Whitlock | |
1952 | Clermont Vézina | Parcours Royal | Royal Québec | |
1951 | J.M. Guthrie | Parcours Royal | Royal Montréal | |
1950 | Gordon-B Taylor | * | Parcours Royal | Kanawaki |
1949 | Roger Vézina | Parcours Royal | Royal Québec | |
1948 | Antonio Huot | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1947 | Joe Poulin | Parcours Royal | Marlborough | |
1946 | Antonio Huot | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1945 | Guy Rolland | * | Parcours Royal | Laval-sur-le-Lac |
1944 | Gaston Amyot | Parcours Royal | Royal Québec | |
1943 | Maurice Huot | Parcours Royal | Royal Québec | |
1942 | Léo Bourgault | * | Parcours Royal | Royal Québec |
1941 | Léo Bourgallt | * | Club de golf Kent | Royal Québec |
1940 | Adjutor Dussault | Club de golf Kent | Kent | |
1939 | Caroll-M. Stuart | Club de golf Kent | Grovehill | |
1938 | William-D Taylor | Club de golf Kent | Summerlea | |
1937 | Phil Farley | Club de golf Kent | Malborough | |
1936 | Guy Rolland | * | Club de golf Kent | Laval-sur-le-Lac |
1935 | Gordon Taylor | * | Club de golf Kent | Kanawaki |
CANADA’S 150th BIRTHDAY
INVITATION GOLF TOURNAMENT
Revue de Presse – De la visite royale!
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Présidents de 1874 à aujourd’hui
1 | 1874-1878 | James Stevenson |
2 | 1879-1883 | C. Farquharson Smith |
3 | 1884-1886 | H. Stanley Smith |
4 | 1887-1899 | John Hamilton |
5 | 1900 | George H. Thomson |
6 | 1901-1903 | Archibald Laurie |
7 | 1904 | Herbert S. McGreevy |
8 | 1905 | Harold Kennedy |
9 | 1906 | Archibald Laurie |
10 | 1907-1908 | Herbert S. McGreevy |
11 | 1909 | Archibald Laurie |
12 | 1910 | Frederick Webber Ashe |
13 | 1911-1917 | A. R. M. Boulton |
14 | 1918-1919 | W. G. Hinds |
15 | 1920 | Sir George Garneau |
16 | 1921 | J.-Arthur Larue |
17 | 1922-1926 | A. J. Welch |
18 | 1927-1930 | W. Gérard Power |
19 | 1931-1934 | Léon T. DesRivières |
20 | 1935-1936 | Herbert S. McGreevy |
21 | 1937-1938 | Léon T. DesRivières |
22 | 1939-1940 | Frank Clarke |
23 | 1941 | Le Très Honorable Louis St-Laurent |
24 | 1942-1943 | James V. Perrin |
25 | 1944 | John Sheehy |
26 | 1944-1945 | E. D. Hyndman |
27 | 1946 | Léon T. DesRivières |
28 | 1947 | John J. Marnell |
29 | 1948 | Adjutor Dussault |
30 | 1949-1953 | William L. Bennett |
31 | 1954-1955 | Gaston Amyot |
32 | 1956-1965 | Jean-Paul Fortin |
33 | 1965-1967 | L. G. R. Poulette |
34 | 1967-1975 | Guillaume Piette |
35 | 1975-1983 | Paul Pouliot |
36 | 1983-1985 | Charles Tessier |
37 | 1985-1988 | Michel Giroux |
38 | 1988-1997 | Cyrille Delâge |
39 | 1997-2001 | Jean-Marc Boily |
40 | 2002-2005 | Richard Laflamme |
41 | 2005-2008 | Émile Langlois |
42 | 2008-2010 | Jean Houde |
43 | 2011-2013 | Hélène Martineau |
44 | 2014 | Jocelyn F. Rancourt |
45 | 2015-2017 | Michel Pelletier |
46 | 2018-2019 | Gilles Gingras |
47 | 2020- | Yves Lafrenière |
Présidentes de la section féminine de 1930 à aujourd’hui
1 | 1930-1931 | C. M. de R. Finnis |
2 | 1932‐1933 | Rex Meredith |
3 | 1934‐1935 | A. M. Boulton |
4 | 1936‐1938 | Mrs. W. Dobbell |
5 | 1939‐1940 | Mme R. Turcot |
6 | 1941‐1942 | J. de R. Tessier |
7 | 1943‐1944 | Mrs. John Sheehy |
8 | 1945‐1946 | Mme Paul Desrochers |
9 | 1947‐1948 | Mrs Alph. Muth |
10 | 1949 | Mme Ernest Roy |
11 | 1950‐1952 | Mrs. J. Gordon Ross |
12 | 1953‐1954 | Mme Maurice Royer |
13 | 1955‐1956 | G. R. Patterson |
14 | 1957‐1958 | Doris Bossé |
15 | 1959‐1960 | Jeannine Chenail |
16 | 1961‐1962 | Marguerite F. Bourgouin |
17 | 1963‐1964 | Yvette Galibois |
18 | 1965‐1966 | Cécile Ruelland |
19 | 1967‐1968 | Pauline Bourdeau |
20 | 1969‐1970 | Rita Proulx |
21 | 1971‐1972 | Monicka Deschamps |
22 | 1973‐1974 | Louise Boulet |
23 | 1975‐1976 | Gisèle Girard |
24 | 1977‐1978 | Louise Boulet |
25 | 1979‐1980 | Yvette Bouchard |
26 | 1981‐1982 | Monique Samson |
27 | 1983‐1984 | Colette Caron |
28 | 1985‐1986 | Claudette Pednaud |
29 | 1987‐1990 | Dolorès Bilodeau |
30 | 1991‐1992 | Marielle St‐Hilaire |
31 | 1993‐1994 | Huguette Welch |
32 | 1995‐1996 | Louise Gignac |
33 | 1997‐1998 | Lise Jacob |
34 | 1999‐2000 | Paulette Lemelin |
35 | 2001‐2002 | Micheline St‐Onge |
36 | 2003‐2004 | Josette Auger |
37 | 2005‐2006 | Geneviève Paillé |
38 | 2007‐2008 | Diane Auger |
39 | 2009‐2010 | Christine Beauregard |
39 | 2011‐2016 | Renée Normand |
39 | 2017-2019 | Hélène Martineau |
40 | 2020-2022 | Reine Cloutier |
41 | 2022- | Hélène Gagnon |
Capitaines de 1874 à aujourd’hui
1 | 1874-1883 | C. Farquharson Smith |
2 | 1884 | W. D. Campbell |
3 | 1885-1886 | H. Stanley Smith |
4 | 1887-1888 | W. A. Griffith |
5 | 1889-1896 | John Hamilton |
6 | 1897 | Edward L. Sewell |
7 | 1898-1900 | John Hamilton |
8 | 1901 | Archibald Laurie |
9 | 1902 | William Molson Macpherson |
10 | 1903 | Archibald Laurie |
11 | 1904 | Edward Graves Meredith |
12 | 1905 | Harold Kennedy |
13 | 1906-1908 | Archibald Laurie |
14 | 1909 | S. McDougall |
15 | 1910 | Frederick Webber Ashe |
16 | 1911 | D. D. Wilson |
17 | 1912 | Archibald Laurie |
18 | 1913 | William Charles John Hall |
19 | 1914-1915 | J. Williams |
20 | 1916-1920 | T. G. Leonard |
21 | 1921 | H. F. Mills |
22 | 1922-1927 | Henri Bossé |
23 | 1928-1934 | Arthur H. M. Hay |
24 | 1935-1936 | Ralph A. Benoît |
25 | 1937-1938 | Ronald Carr |
26 | 1939-1940 | André Delagrave |
27 | 1941-1942 | Gaston Amyot |
28 | 1943-1945 | Adjutor Dussault |
29 | 1946 | Harold Hyndman |
30 | 1946-1947 | Joachim DesRivières-Tessier |
31 | 1948-1949 | Maurice Désy |
32 | 1950 | E. A. Murphy |
33 | 1951 | Émile A. Cusson |
34 | 1952 | Gaston Amyot |
35 | 1953-1954 | Jean Royer |
36 | 1955-1957 | Paul Vincent |
37 | 1958-1961 | J. R. Florent Roy |
38 | 1962-1966 | Alfred Chouinard |
39 | 1967-1968 | Ewen Rankin |
40 | 1969-1970 | Robert Bourassa |
41 | 1971-1975 | Gérard DuPlain |
42 | 1976-1978 | René Marcoux |
43 | 1979-1981 | Michel Robert |
44 | 1982-1983 | Gérald Grenier |
45 | 1984-1985 | Claude Légaré |
46 | 1986-1987 | Michel Doyon |
47 | 1988-1990 | François Borgia |
48 | 1991-1993 | Denis Gagnon |
49 | 1994 | Jacques Lavoie |
50 | 1995-1996 | Pierre Grenier |
51 | 1997 | Jean Roy |
52 | 1998 | Jacques Lavoie |
53 | 1999-2001 | Jean Houde |
55 | 2002 | Camil Pagé |
55 | 2003-2005 | Maurice Richer |
56 | 2006-2008 | Jacques Marcotte |
57 | 2009-2011 | Michel Robert |
58 | 2012-2014 | Jacques Marcotte |
59 | 2015-2019 | Yves Lafrenière |
60 | 2020-2021 | Jean Chouinard |
61 | 2022- | Dave Dumas |
Capitaines des dames de 1932 à aujourd’hui
1 | 1932-1933 | W. Brunet |
2 | 1934-1936 | T. Hamilton |
3 | 1937 | Molly Sewell |
4 | 1938-1939 | Kay Ross |
5 | 1940-1942 | Mrs. B. Fleming |
6 | 1943-1944 | J. Drapeau |
7 | 1945-1946 | Mrs. T. Handsombody |
8 | 1947-1952 | Barbara Patterson |
9 | 1953-1954 | Bernice Wright |
10 | 1955-1956 | Janet Vézina |
11 | 1957-1958 | Aline Patry |
12 | 1959 | Louise Archer |
13 | 1960 | Janet Vézina |
14 | 1961-1962 | Berthe B. Racine |
15 | 1963-1964 | Jacqueline Gosselin |
16 | 1965-1966 | Monicka Deschamps |
17 | 1967-1968 | Berthe Robert |
18 | 1969-1970 | Monicka Deschamps |
19 | 1971-1972 | Louise Boulet |
20 | 1973-1974 | Gisèle Girard |
21 | 1975 | Louise Gignac |
22 | 1976 | Louise Boulet |
23 | 1977-1978 | Yvette Bouchard |
24 | 1979-1980 | Monique Samson |
25 | 1981-1982 | Colette Caron |
26 | 1983 | Cécile Comeau |
27 | 1984-1986 | Dolorès Bilodeau |
28 | 1987-1990 | Marielle St-Hilaire |
29 | 1991-1992 | Huguette Welch |
30 | 1993-1995 | Francine Simard |
31 | 1996-1997 | Nicole Lachance |
32 | 1998-2001 | Johanne St-Hilaire |
33 | 2002-2003 | Louise V. Houde |
34 | 2004-2006 | Nancy Couture |
35 | 2007-2008 | Jana Lavoie |
36 | 2009 | Ginette Grenier |
37 | 2010-2011 | Johanne St-Hilaire |
38 | 2012-2015 | Patricia Dunn |
39 | 2016-2021 | Chantal Dubois |
40 | 2022- | Sylvie Pouliot |
1 | 1906 – 1907 | Albert Murray |
2 | 1909 – 1910 | Fred Rickwood |
3 | 1914 – 1918 | Léo Quesnel |
4 | 1919 – 1925 | Frank-E. Lock |
5 | 1927 – 1936 | Harry-K. Hotchkiss |
6 | 1937 – 1941 | Roland Huot |
7 | 1942 – 1944 | Jules Huot |
8 | 1945 – 1975 | Rodolphe Huot |
9 | 1976 – 2005 | Rodrigue Huot |
10 | 2006 – | Nicolas Huot |
De 1874 à 1905, il n’y avait pas de professionnel au club
À venir
Gérard DuPlain
André Gagné